Un projet de mise en place d’une usine de transformation des sous produits du cacao est lancé dans la région du Sud.
Les cabosses de cacao et leurs placentas ne seront plus jetés comme déchets, mais vont être transformés. Tel est le nouveau projet des cacaoculteurs du Sud.
Réunis le 16 mars 2016 à Ambam (département de la Vallée du Ntem) par la Chambre d’agriculture, des pêches, de l’élevage et des forêts du Cameroun (Capef), les producteurs de cacao ont lancé cette initiative en vue de recueillir des financements participatifs pour la création de leur usine de transformation.
Est-il judicieux d’installer une structure de transformation cacaoyère dans le Sud qui n’est pourtant pas réputé meilleure zone de production de cette denrée au Cameroun? S’interroge-t-on. Etienne Nanga, promoteur du projet, se veut rassurant: «Il s’agit de donner une plus-value au cacao. C’est une grosse opportunité pour les producteurs »
Transformer les coques et les pulpes
Ces derniers n’entendent plus se contenter des ressources issues de la vente des fèves. En attendant d’envisager la transformation de leurs fèves, ils se concentrent sur les sous produits. «Je dispose d’environ 150 hectares de cacaoyers. A la récolte, je me retrouve avec des milliers de tonnes de coques qui pourrissent dans la plantation. Et je ne suis pas seul dans ce cas», explique Etienne Nanga. Ce qu’on considère comme déchets de cacao est une opportunité à saisir pour les cacaoculteurs de tout bord.
Le projet, d’après son promoteur, est né au cours du dernier Salon du machinisme agricole du Cameroun (Simac) tenu en décembre 2015 à Yaoundé. A cette occasion, des opérateurs turcs, belges et italiens ont manifesté leur intérêt pour les sous produits transformés de cacao et donné leur accord de principe pour contribuer à la mise en place d’une usine et des pôles de collecte portés par des producteurs engagés à fournir la matière première.
La part sociale au capital de l’usine est fixée à 10 000 (dix mille) Fcfa et il faut disposer d’au moins 2 hectares de cacao pour la souscrire. Mettre en place et faire fonctionner une société où les agriculteurs sont actionnaires majoritaires sonne comme un défi lancé aux producteurs du Sud.
Les parties prenantes du projet ont jusqu’à septembre prochain pour achever les études de base et passer à la phase de mise en place. L’ouverture de l’usine d’Ambam est annoncée pour septembre 2017.
Jacques Pierre Seh