Cameroun : A Sambi, on fertilise le sol par la succession des cultures

Les terres longtemps abandonnées pour infertilité, retrouvent leur fertilité dans le village Sambi grâce à la pratique de la succession des cultures avec le soja comme culture de rotation.

Dans ce village de près de 800 âmes, situé à une dizaine de kilomètres de Bertoua dans l’arrondissement de Mandjou région de l’Est du Cameroun, les terres agricoles abandonnées pour infertilité sont progressivement remises en valeur. Plusieurs raisons à cela.
En premier lieu, l’esprit d’ouverture des producteurs du village Sambi. Ils ont accueilli favorablement le projet «Renforcement de la sécurité alimentaire et amélioration de la diversité alimentaire des familles des petits agriculteurs dans les régions de l’Extrême Nord et de l’Est Cameroun», mis en oeuvre par les techniciens du Service d’Appui aux Initiatives Locales de Développement (SAILD).
Pour fertiliser les sols, les producteurs ont reçu une formation sur la pratique de la jachère améliorée, la fabrication du compost, l’association et la succession des cultures. « Si nous avons actuellement des terres à nouveau fertiles, c’est grâce à ce projet», affirme Mathurin Mbongo, facilitateur d’un groupe de 15 membres donc 6 femmes à Sambi.
Les producteurs sont entreprenants et sensibles à tout ce qui leur permet de mieux pratiquer leurs activités agricoles et de faire des bénéfices. «Nous avons appris des techniques de production agricole à moindre coût en utilisant les produits de la nature et d’autres cultures pour fertiliser le sol», renchérit Mathurin.
De toutes ces techniques, l’association et la succession des cultures paraissent plus favorables pour les producteurs de Sambi. Ici, le soja est adopté non seulement comme culture de fertilisation, mais aussi de consommation et de commercialisation. «Pendant la campagne agricole 2020, le soja a été produit sur environ 8 hectares. Avec la succession des cultures, les parcelles ont accueilli en 2021 du maïs, gombo, arachide et oseille de guinée connu sur le nom de foléré», déclare Mathurin.

Produire pour la nutrition
Sur le terrain, Les résultats de la succession des cultures sont palpables. En cette année 2021, sur des espaces restaurés à partir de la technique de succession des cultures, les cultures sont meilleures qu’avant.
Si pour les populations de Sambi, la culture du soja permet de fertiliser le sol, elle est aussi importante pour leur santé et surtout celle de leurs enfants. «Nous avons adopté la production du soja à cause de ses multiples atouts alimentaires pour nos enfants. Les responsables du SAILD, dans le volet nutrition du projet, nous ont appris des recettes de bouillies, sauces, lait et gâteaux de soja», affirme Salamatou, ménagère à Sambi.
Mais les producteurs de soja de Sambi se heurtent à un problème de commercialisation. Ils souhaitent avoir un accompagnement pour écouler leur production qui est de plus en plus importante.

Magloire Biwolé Ondoua

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