La décision de la mairie d’Awaé d’instaurer une taxe sur le transport des ananas n’a pas été acceptée par les acteurs de la filière. D’où l’arrêt momentanée des activités avec des pertes considérables.
Le Mercredi 14 décembre dernier, le décor était inhabituel à la barrière d’Elat, petite localité non loin d’Awaé. Pour cause, neuf camionnettes de marque Dyna, avec des chargements variant entre 1500 et 3000 fruits d’ananas, garés en file indienne. « C’est depuis hier que nous sommes ici. Le maire a demandé à la gendarmerie de retenir nos dossiers de véhicules en nous demandant de payer 25 000 FCFA chacun.» déclare Assistant Tchoukeu, acheteur d’ananas de retour d’approvisionnement. A la Mairie d’Awaé, Marie Brigitte Ndomo Secrétaire générale explique les raisons de ce retrait de dossier des transporteurs : « Les 25 000 FCFA demandés par transporteur est une amende pour incivisme. Car ils n’ont pas payé la taxe, ont cassé la barrière municipale et par la suite ont pris la fuite.»
Harmonie retrouvée
Selon les responsables de la mairie, tout a commencé lorsque l’exécutif communal d’Awaé décide d’instaurer la taxe sur le transport des produits agricoles sur le territoire de la commune. Pour ce qui est du transport des ananas, les prix ont été fixés en fonction du gabarit du véhicule. Par voyage, chaque camion doit payer la somme de 10 000 FCFA; 5 000 FCFA pour les camionnettes et 3 000 FCFA pour les petits véhicules. «Cette une taxe permet à commune d’Awaé de bénéficier en retour des retombées de la culture d’ananas», poursuit Marie Brigite Ndomo.
Déclarant n’avoir pas été avertis au préalable, les acheteurs et les transporteurs d’ananas ont jugé inacceptable le paiement de la taxe. Pour poursuivre leur activité ils ont délibérément pris la décision de briser les barrières économiques érigées par la commune pour la récolte de la taxe.
Saisi, le préfet du département de la Mefou et Afamba a convoqué à Mfou, les différentes parties. Question de trouver un terrain d’entente. Parmi les solutions, figure la suspension provisoire de la taxe querellée. Et les activités autour de l’ananas à Awaé ont repris de plus belle.
Martial Njie Tabi