Cameroun : Ce qu’il faut savoir pour réussir l’insémination artificielle

Plusieurs paramètres internes et externes à l’animal peuvent influencer la réussite de l’insémination artificielle chez l’éleveur.

Paramètres liés à l’animal à inséminer

Age et numéro de lactation
Chez la vache, on observe habituellement une réduction de la fertilité avec l’augmentation de l’âge. L’augmentation du numéro de lactation entraine également une réduction de la fertilité chez la vache laitière.

Nombre de jours post-partum
Les vaches zébus sont réputées avoir des anœstrus (période d’infécondité) plus longs que ceux des taurins. Le meilleur taux de réussite est obtenu entre le 70ème et le 90ème jour de post-partum (période qui suit la mise bas) et est moindre au cours des périodes précédentes.

Etat sanitaire
Chez la vache laitière, les kystes ovariens et les infections du tractus génital sont parmi les pathologies du post-partum qui ont des effets négatifs sur la fertilité. Certaines maladies comme la brucellose sont responsables d’un taux d’infertilité élevé. Les parasitoses endémiques en zone tropicale ont également des répercussions non négligeables sur la fertilité des animaux soumis à l’insémination. D’autant plus qu’il y a une recrudescence des pathologies notamment parasitaires pendant la saison pluvieuse et post-pluvieuse.

Paramètres non liés à l’animal
L’alimentation, l’allaitement, l’habileté de l’inséminateur et la détection des chaleurs sont des paramètres qui influencent la réussite de l’insémination artificielle.

Alimentation
La principale contrainte à la production du zébu est la sous-alimentation. Après la parturition, la vache présente une période d’anœstrus dit physiologique qui dure en moyenne 3 mois chez les vaches allaitantes et 2 mois chez les vaches lactantes dans les conditions d’élevage en milieu tropical. Cet anœstrus peut être anormalement long du fait de l’influence de certains facteurs comme l’apport nutritionnel.

Allaitement
L’allaitement ou la lactation prolonge l’activité cyclique de l’ovaire après la mise bas. Pour un même niveau de production, la tétée du veau exerce une inhibition plus forte que la traite. La fertilité des femelles allaitantes ou en lactation, peu de temps après la parturition, est toujours plus faible que celle des femelles sèches.

Habileté de l’inséminateur
Le taux de gestation varie en fonction de la technicité de l’inséminateur et de la régularité de son activité. Ainsi, les faibles taux de fertilité obtenus dans certaines campagnes sont imputables à la faible maîtrise de la technique par les inséminateurs nouvellement formés.

Détection visuelle des chaleurs
En production laitière, l’efficacité de la détection des chaleurs constitue un facteur déterminant. En effet, elle conditionne l’intervalle vêlage-insémination. Une chaleur non détectée fait perdre 21 jours à l’éleveur.
ROLLINSON (1971) a montré dans les conditions de ranching en Ouganda que le taux de fertilité était de 20% lorsque la détection des chaleurs était confiée au bouvier; alors qu’il est de 84,7% lorsqu’elle est confiée à un technicien bien entraîné et expérimenté.

Stress thermique
Les températures élevées affectent négativement la qualité de la semence avec une diminution du pourcentage de spermatozoïdes mobiles et de leur motilité ainsi qu’un accroissement des formes anormales. Chez la femelle, il est généralement décrit une réduction de la durée et de l’intensité des chaleurs.

Abbo Mohamadou

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