Cameroun : Comment produire le cacao durable

Le cacao durable affectionne les mêmes aires géographiques que le cacao classique. Mais, dans la cacaoculture durable, il faut respecter les normes sociales et environnementales.

Les conditions naturelles favorables à la culture du cacao durable ne sont pas différentes de celles du cacao classique. Le cacao se cultive dans les zones de basse altitude jusqu’à 1200 mètres. Il a besoin d’une température comprise entre 24 et 28°C et d’une pluviométrie moyenne annuelle située entre 1250 et 2500 mm.
Le rendement des cacaoyers d’une année à l’autre est fortement affecté par le régime des pluies. Elles doivent être abondantes et bien réparties tout au long de l’année, avec une saison sèche n’excédant pas trois mois. Le cacaoyer est un arbre de forêt. Les grandes zones de production du cacao au Cameroun sont : le Sud-Ouest, le Sud, le Centre et le Littoral.
Le jeune cacaoyer, pendant les premières années de son développement, a besoin, pour sa croissance optimale, d’un ombrage relativement dense. Cet ombrage peut être naturel ou créé (bananier, espèces forestières et fruitières introduites). Le cacaoyer ne pousse pas partout ni sur n’importe quel sol. La réussite d’une cacaoyère dépend en grande partie de la qualité du sol. Il faut éviter de planter le cacao dans les zones marécageuses.
La terre propice à la cacaoculture a certaines caractéristiques:
– Sol profond et bien drainé, dépourvu d’obstacles physiques (taux d’éléments grossiers n’excédant pas 50%)
– Sol riche en matières organiques, avec un pH de 5 à 7
– Sol sablo-argileux ou argilo-sableux.
Pour une cacaoculture durable et rentable, il est important de bien choisir le terrain où réaliser sa plantation. Il est possible de caractériser un sol en faisant des observations sur le terrain. Certains indicateurs peuvent bien renseigner sur l’état du sol et sa prédisposition à la culture du cacaoyer durable. Par exemple :
– La présence de déjections abondantes de vers de terre et de galeries d’autres petits animaux est le signe d’une bonne activité biologique et donc d’un bon sol.
– Lorsque les pailles tombées au sol restent intactes ou se décomposent lentement pendant toute une campagne, cela indique un mauvais sol où la vie des micro-organismes et de la faune est peu active.
– Des affleurements de latérites ou de cuirasses sont révélateurs d’un sol gravillonnaire, avec la présence probable de dalles de latérites à faible profondeur.
– La hauteur des termitières est un indice sur la profondeur du sol. Plus elles sont hautes, plus le sol est profond.
– La présence d’espèces végétales indicatrices de bonne ou de mauvaise fertilité peut également servir d’indicateur.
Quand la cacaoyère est installée sur un sol inadapté, les conséquences sont imparables: mauvais développement des plants, fort taux de mortalité des plants, faible rendement, vieillissement précoce du verger.

Irénée Modeste Bidima

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