Cameroun : Le commerce du fourrage

Au fil des années, plusieurs sites se sont spécialisés dans la vente de ce produit vital pour les bêtes

Le marché improvisé du quartier Louggol est un lieu où se vend le fourrage fraichement récoltée. Il est situé à quelques kilomètres du centre urbain. Ici, l’acheteur a surtout le choix entre des plants d’arachides et des tiges de sorgho. Mais quel que soit le type de plante fourragère sollicité, les prix vont de 100 à 500 Fcfa et les fourrages sont vendus en tas dont les grosseurs peuvent être marchandées par l’acheteur.
Loin d’être le seul lieu de vente du fourrage de la ville, le marché de Louggol est secondé par l’ensemble des grands lieux marchands de Maroua à l’instar du marché abattoir, lieu d’activités de Yougouda. Selon ce dernier, les périodes d’abondance de plantes fourragères se situent en novembre juste après les dernières pluies. Cette abondance perdure généralement jusqu’en fin décembre-début janvier sans toutefois aller au-delà.
Yougouda reconnait également que l’activité de vente du fourrage n’est pas de nature à enrichir les acteurs du domaine. « Je vends des plantes fourragères parceque je ne dispose pas d’assez de fonds au point de mener une activité plus lucrative. Pour tout vous dire, mon capital n’a jamais excédé 5 000 Fcfa. Mais comme je parviens quand même à trouver mon pain quotidien, je m’accroche» confie-t-il.
Tout comme Yougouda, Warda vend au point dit « Loumopétel », non loin du « pont rouge ». Sa particularité c’est que son foin est cueilli en saison de pluie et stocké sous un hangar pour n’être commercialisé qu’en saison sèche. Il explique être de Mokolo et affirme ne venir à Maroua que pour les besoins de vente de son foin. Warda reconnait que son fourrage passe moins bien que les tiges de sorgho et les feuilles d’arachide proposées par ses homologues. Par contre, il assure n’avoir jamais connu des invendus.
La dizaine de vendeuses de fourrages trouvée à ses côtés disent venir des localités telles Meskine, Godola et Mogozang. Malgré la distance qui nécessite parfois trois heures de marche, celles-ci n’hésitent pas à faire la route à pieds. Les plantes fourragères qu’elles vendent viennent de leurs champs. Si elles les vendent, c’est simplement pour répondre à leurs besoins et à ceux de leurs familles.
Les acheteurs pour leur part ne se plaignent nullement. Abdoulkarim est l’un d’entre eux. « Mes demandes sont généralement satisfaites. Je me ravitaille de façon hebdomadaire. Je conserve le fourrage à l’air libre au-dessus d’un hangar et à l’abri du soleil. De cette façon je suis sûr qu’il sera utile à mes animaux » indique-t-il.

Abbo Mohamadou

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