Intermédiaires entre producteurs, provendiers et éleveurs, ils opèrent dès l’entame de la campagne de vente du maïs. Assujettis à leurs prix, les agriculteurs sont aux abois.
« Les coxeurs achètent notre maïs dans des sacs de 140 kg au lieu de 100 kg. Ils fixent le prix du sac à 15.000 Fcfa. Faites la différence et vous comprendrez à quel prix revient le kilogramme de maïs. Pourtant, d’après nos renseignements, ces coxeurs le revendent à Douala à 200 voire 250 Fcfa le kilogramme», s’indigne Acha Ghislion, producteur de maïs à Essoukou par Melong.
D’après cet agriculteur, plusieurs raisons justifient ce phénomène social vulgairement appelé ‘‘coxage’’ qui fait si mal aux producteurs. Le village Essoukou, situé dans l’arrondissement de Melong, département du Moungo, ne connaît pas l’électricité. Avec des routes boueuses et des pistes agricoles inexistantes, le village n’a rien qui puisse motiver les grands acheteurs de maïs à y effectuer les achats sur place. Seuls les ‘‘coxeurs’’ bravent les obstacles avec leur véhicule 4X4. Mais pas pour les beaux yeux des agriculteurs. Ils imposent leur prix d’achat.
Grand bassin agricole
Non loin d’Essoukou, les producteurs des villages Nkandjou et Mankwa connaissent la même infortune. Adze Ignatius de Nkandjou, est l’un des jeunes producteurs, il affirme avoir récolté près de 12 tonnes de maïs à la récente campagne. Après avoir attendu la période de pénurie, il a vendu son maïs à 25.000 Fcfa le sac de 140 kg imposé par les ‘‘coxeurs’’.
Très prisé pour sa qualité, le maïs d’Essoukou, Nkandjou et Mankwa rejoint d’autres spéculations qui y sont en vue, à l’instar du café, cacao, gingembre, huile de palme.
Le désenclavement de la zone pourrait mettre fin au ‘‘coxage’’ et encourager les producteurs à augmenter les surfaces cultivées.
Pompidou Ngamna