Cameroun : Extrême-Nord, Le peuple Toupouri célèbre la fête du coq

Au-delà de rassembler les populations pour consolider leurs liens fraternels, la fête du coq est l’occasion pour les Toupouri de se ressourcer dans les coutumes ancestrales.

Le ton a été donné par le Grand Chef de la tradition Toupouri, «le Wandore» qui réside au Tchad. Dans chaque village, il est représenté par le chef du village qui lance la fête au niveau local.
Il est 9h ce matin du 27 octobre 2016 à Doukoula dans le Mayo Danay, région de l’Extrême-Nord. Les populations, rassemblées devant la concession du chef du village, n’attendent que le début des festivités.
Soudain, dans son uniforme des grands jours,  le Chef de village, entouré de sa garde, fait son apparition sous une pluie d’acclamations, cris, youyous et violons. Il s’installe sous le grand arbre placé devant la chefferie, «arbre à palabre». C’est le début des cérémonies. Autour de lui, des populations passent tour à tour à la confession publique des péchés.
Pour la rémission des péchés commis, le chef du village égorge l’un des gros coqs de sa basse-cour, bénit le village et tous les agriculteurs. Puis, d’un rythme majestueux, il frappe le «Titir» et le «Klere», instruments traditionnels d’alerte qui annonce qu’il est temps de sacrifier «les coqs». Ce fut fait, et les célébrations s’exécutèrent dans chaque famille. Fête populaire, le «Few Kake» ou «fête du coq» marque la fin et le début d’une nouvelle année chez le peule Toupouri.

Fêter pour de meilleures récoltes

A cette occasion, chaque famille ou clan et surtout  ceux qui ont perdu un parent, apprêtent le «bil-bil», (boisson de fabrication locale à base de mil rouge). Ceci est fait pour remercier le «dieu de la pluie» pour la production agricole obtenue dans chaque ménage; et implorer sa bonté pour une meilleure production pour l’année qui commence.
Dawang, Toupouri originaire de Doukoula ayant assisté à cette fête, déclare: «La fête de cette année a été satisfaisante. C’est la toute première fois pour moi de voir une aussi grande mobilisation à une fête traditionnelle. Nous avons intérêt à préserver nos coutumes et rites traditionnels afin qu’elles ne disparaissent pas au profit des traditions étrangères.»

Denis Bambé

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