Le sésame est une plante qui est cultivée pour ses graines oléagineuses. C’est une plante annuelle de régions tropicales et subtropicales, son cycle peut varier de 80 à 180 jours.
Sa hauteur va de 0,60 à 2m, sa tige peut être unique ou plus ou moins ramifiée suivant les variétés. La grande majorité de ses fleurs, zygomorphes et de type campanulaire, s’autopollinisent : le rôle des insectes pollinisateurs est donc mineur et la fécondation croisée négligeable. Le fruit est une capsule à l’aisselle des feuilles de la partie supérieure de la tige, déhiscentes à maturité. Les graines sont très petites : 1000 graines pèsent 3 g.
Du fait de l’ancienneté de sa culture, il en existe une multiplicité de variétés, de lignes ou de cultivar. Cette grande variabilité génétique a conduit à une adaptation aux conditions de culture :
– saison de culture (variétés de saison sèche et variétés de saison des pluies),
– durée du cycle et époque de maturation.
Pour une même variété, sous irrigation le développement de la plante est plus important, la durée du cycle tend à augmenter.
Les caractères botaniques sont aussi variables :
– importance de la ramification, nombre de fleurs à l’aisselle d’une feuille (généralement 1 parfois 3), nombre de loges de la capsule (4 ou 6 ou 8), couleur des fleurs, des capsules et des graines.
Culture
Du fait de la courte durée de son cycle pour la plupart des variétés, il est souvent cultivé en culture dérobée ou en culture associée avec une céréale ou une légumineuse : dans ce cas le semis a lieu au milieu de la saison des pluies pour placer la maturité en saison sèche.
Multiplication et semis
Le sésame se multiplie par semis à raison de 15 000 à 30 000 semences traitées par hectare en poquets<alignés à 2 ou 4 cm de profondeur. En Afrique, le semis est effectué après les premières pluies si la saison des pluies est courte ; mais on peut semer plus tardivement si la récolte à maturité doit être faite en saison sèche.
Croissance, entretien et fertilisation
Au cours des premiers stades de la croissance, la plantule est très sensible à la concurrence des mauvaises herbes : des sarclages sont nécessaires ; ils seront effectués à la main ou mécaniquement entre les lignes. Par la suite, la culture occupe bien le sol. Un premier sarclo-binage est fait le plus tôt possible après la levée ( » à 10 jours après le semis) et on ressème à ce moment là les poquets manquants. On peut apporter une fumure azotée en couverture entre les lignes.
Le démariage suivi du deuxième sarclo-binage s’effectuent une quinzaine de jours après : on conserve les 2 plants les plus vigoureux par poquet.
Un dernier sarclage suivi d’un buttage peuvent être effectués vers le 40 ou 45ème jour, le buttage est bénéfique, empêche la verse, permet une meilleure assimilation de l’engrais.
En culture traditionnelle, on ne fertilise pas, la plante bénéficiant du reliquat de la fumure de la culture précédente.
Un rendement élevé de 1500 kg/ha exporterait : 45 kg d’azote, 20 kg de phosphore, 10 kg de potasse et 10 kg de calcium.
En culture commerciale, on conseille de 15 à 20 unités de P2O5 soit de 35 à 45 kg de supertriple apporté comme fumure de fond à la préparation du sol et de 15 à 20 unités d’azote en apport de couverture soit de 35 à 45 kg d’urée lors du premier sarclo-binage.
La floraison débute 6 semaines à 2 mois après la levée. Puis 4 semaines plus tard, la maturation des capsules a lieu.
La plupart des variétés ont un cycle compris entre 100 et 140 jours. Pour les variétés précoces, le cycle est de 80 à 100 jours ; il est de 140 à 180 jours pour les variétés tardives.
Maladies et ennemis du sésame
Maladies cryptogamiques
- Alternaria sesami : provoque des lésions brunes sur les tiges, les feuilles et les capsules
- Cercospora sesami : provoque des taches foliaires
- Colletotrichum : provoque une défoliation et des craquelures des tiges
- Fusarium oxysporum : attaquent les vaisseaux et entraînent le dépérissement de la plante
Maladie bactérienne
- Pseudomonas sesami : donne des taches brunes à bords rouges sur les feuilles qui se nécrosent
Maladie à virus
- Phyllodié aussi appelé balais de sorcière
Insectes nuisibles
- Acherontia lachesis ou styx : est une chenille défoliatrice
- Antigastira catalaunalis: est une chenille enrouleuse détruisant le bourgeon terminal
- Aphis gossypii est un puceron piquant les racines
- Asphondilia sesami : mouche pondant dans les ovaires et provoquant des gales et la chute des capsules
- Epilachna chrysomelina : coléoptère attaquant les feuilles, les fleurs, les capsules
- Tribolium castaneum, Ephestia cauteliaa, Corcyra sp. sont des insectes nuisibles des stocks.
La protection contre ces maladies et parasites peut être préventive par le traitement des semences. On effectue également des traitements insecticides à la floraison (30 à 35ème jour) principalement contre les chenilles défoliatrices (Antigastra catalaunalis) et contre la mouche des fleurs (Asphondylla sesami) ; on utilise 3 l/ha de Decis deltaméthrine. Généralement un seul traitement est suffisant.
La précocité des semis permet un bon contrôle des attaques en avançant la période sensible de la floraison par rapport au pic de développement des insectes et des champignons. Les semis tardifs rendent ce contrôle difficile et les pluies limitent l’efficacité des traitements.
Récolte et rendement
A maturité les capsules passent du vert au jaune et les feuilles commencent à tomber ; les capsules mûrissent progressivement du bas vers le haut, les capsules les plus jeunes du sommet de la tige peuvent rester vertes jusqu’en fin de végétation. On récolte lorsque la majorité des capsules sont devenues jaunes et que celles du bas commencent à s’ouvrir.
La récolte peut s’effectuer en coupant les tiges au ras du sol ou en les arrachant. Elles sont ensuite mises en gerbes, placées en meule au champ. On les laisse sécher 8 jours avant de les battre.
Traditionnellement, pour les variétés déhiscentes, on coupe les tiges à la faucille au dessous des premières capsules poignée par poignée et on les attache en bottes que l’on suspend verticalement à des claies, le sommet des tiges vers le bas, au dessus de bâches : les graines tombent sur les bâches au fur et à mesure de l’ouverture des capsules ; le battage s’effectue ensuite en secouant les bottes sur les bâches. Cette méthode limite les pertes à moins de 10% et permet d’obtenir des graines propres qu’il n’est pas nécessaire de vanner. S’il n’y a pas de pluie tardive, le séchage au champ dure une quinzaine de jours.
La mécanisation de la récolte, à la moissonneuse batteuse nécessite l’utilisation de variétés indéhiscentes ; on récolte alors à un stade de maturité avancée.
Les rendements peuvent varier entre 100 et 1500 kg/ha ; 500 à 800 kg constituent de bons rendements moyens (moyenne mondiale : 350 kg/ha).
Source : BDPA-SCETAGRI