Poussinières vides, matériels rangés, ouvriers en chômage, les éleveurs de poulets sont aux abois. Les séquelles de l’épidémie de grippe aviaire de 2016 sont encore visibles. Sans appui, les fermiers abandonnent l’activité et appellent au secours!
Il ne suffit pas de nier la crise pour la voir disparaître. Ce serait trop beau. La filière avicole au Cameroun est à l’agonie, et les efforts de relèvement fournis par les éleveurs ne donnent pas grand chose. Les pouvoirs publics quant eux continuent de tergiverser. Ils s’accrochent à des crédos stériles de soutien à la filière; un soutien plus théorique que pratique.
Le bon soutien devrait arriver au moment où les sinistrés de la filière en ont le plus besoin; par exemple au lendemain de l’épidémie de grippe aviaire. Mais depuis 2016, rien de concret.
Les conséquences de cette crise continuent de terrasser les éleveurs et accouveurs désormais discrédités auprès des banques et contraints à l’inactivité. L’absence des œufs à couver, la rareté des poussins d’un jour sont évidentes. S’y ajoute une fiscalité sans pitié pour ceux qui tiennent encore le coup.
Pour de nombreux acteurs, le péril actuel de cette filière chère à l’économie nationale a un goût amer. Aucune autre activité économique du secteur primaire n’est soumise à un tel stress. L’activité des provendiers a ralenti, poussant des milliers d’employés au chômage.
Les acteurs de la filière sont unanimes sur un point : la nécessité d’une action concertée avec les pouvoirs publics s’impose. Une action devant mener à la subvention de la filière avicole dans toutes ses composantes.
Magloire Biwolé Ondoua