L’arachide dite ‘‘Garoua’’ représente à elle-seule la moitié de la production nationale. Elle est la deuxième pourvoyeuse de revenus des ménages agricoles au nord après le coton.
Selon une publication de Tropicultura, la production annuelle de l’arachide dans la zone du grand nord Cameroun est de 120.000 tonnes de gousses soit 84 000 tonnes de graines, car la perte de poids au décorticage est d’environ 30%. Celle-ci représenterait la moitié de la production nationale, indiquant que la partie sahélienne est le grenier arachidier du Cameroun.
Du point de vue superficie, l’arachide couvre environ 140.000 hectares, essentiellement concentrés dans les départements de Mayo-Tsanaga et Mayo-Louti. Ces deux départements constituent le plus grand bassin arachidier du pays.
D’après les estimations, le tiers de cette production est commercialisé dans les grands marchés de Maroua, Figuil, Pitoa et Ngong. A partir de ces grands centres de commerce de gros, l’arachide est ensuite acheminée vers Yaoundé et Douala ou exportée clandestinement vers les pays voisins que sont le Nigeria, la Centrafrique et le Gabon.
L’arachide, une culture rentable
Les avantages de la culture arachidière dans la zone soudano-sahélienne du grand nord Cameroun se situent premièrement sur le plan nutritionnel. L’arachide, riche en lipides, est consommée sous plusieurs formes, notamment pour accompagner les principaux mets de la région constitués essentiellement de céréales et de féculents.
Deuxièmement, sur le plan agronomique, comme légumineuse, l’arachide a un effet améliorateur du niveau d’azote dans le sol. Elle est indiquée en cas de rotations et associations culturales à dominante céréalière. Par ailleurs, les fanes d’arachides après récolte constituent un excellent aliment pour le bétail en saison sèche.
Troisièmement, sur le plan des retombées économiques, l’arachide occupe le second rang après le coton dans les revenus des ménages agricoles au septentrion.
Cependant, le développement de la culture arachidière dans la zone soudano-sahélienne du pays connaît des limites et contraintes que sont entre autres l’insuffisance de couverture variétale et la mauvaise répartition des pluies pendant la saison de production.
L’absence d’une mécanisation adaptée, constitue un autre goulot d’étranglement qui freine l’essor de cette importante culture vivrière devenue très stratégique pour la sauvegarde de la souveraineté et de la sécurité alimentaire du Cameroun.
Abbo Mohamadou