Cameroun : Le bio promu auprès des délégués de l’agriculture et de l’élevage

Pour la promotion des activités du projet Centre de Connaissances de l’Agriculture Biologique (CCAB) en anglais Knowledge Centre for Organic Agriculture in Africa (KCOA) au Cameroun, le  Centre Polyvalent de Formation de Mbouo (CPF), l’un des partenaires de mise en œuvre de ce projet de la Coopération allemande, a fait appel aux Délégués régionaux de l’agriculture et de l’élevage en février 2023 pour leur parler du bio et de ses bienfaits.

L’atelier destiné à la formation des officiels sur l’agriculture biologique s’est tenu à Yaoundé du 7 au 8 février 2023. L’objectif  était de renforcer la compréhension des autorités sur le bio, afin de susciter leur soutien au niveau stratégique et technique pour la promotion de ce système de production durable.

Les participants sont venus de cinq Délégations Régionales de l’Agriculture et du Développement Rural (DRADER) et de cinq Délégations Régionales de l’Elevage, des Pêches et des Industries Animales (DREPIA) du Centre, de l’Est, du Littoral, de l’Ouest et du Nord-Ouest.

Y prenaient part également, les représentants des cinq Organisations non gouvernementales (ONG) membres du Pôle de Connaissances de l’Agriculture Biologique en Afrique Centrale (PCAC), partenaires de mise en  oeuvre du projet CCAB/KCOA au Cameroun. Ces organisations sont: le Centre International pour la Promotion de la Création (CIPCRE), le Groupement d’Appui pour le Développement Durable (GADD), le Centre Polyvalent de Formation de Mbouo (CPF), le Service d’Appui aux Initiatives Locales de Développement (SAILD) et l’Institut Africain pour le Développement Economique et Social (INADES Formation).

Plaidoyer pour la loi sur le bio

Les exposés des organisations partenaires ont montré leur niveau de déploiement sur le terrain de l’agriculture biologique et de l’agroécologie. Notamment à travers la formation et l’encadrement des producteurs.

Pendant les travaux en ateliers, les participants ont ressorti les freins à l’agriculture biologique au Cameroun et proposé quelques solutions pour les juguler. Tout en reconnaissant le grand potentiel de la production agricole bio au Cameroun, les Délégués et leurs représentants ont relevé la nécessité d’une réglementation officielle du secteur bio au Cameroun, chose qui fait encore défaut. Le plaidoyer va continuer pour la promulgation d’une loi nationale sur la production biologique qui entend se positionner non pas comme une option, mais comme une nécessité pour le bien-être des producteurs, des consommateurs et pour la préservation du sol.

Sur le terrain, les ONG et les producteurs bio continueront de développer leurs initiatives en comptant sur la collaboration des Délégations de l’agriculture et de l’élevage.

Marie Pauline Voufo

 

                                      C’est bon pour une agriculture résiliente

Salomon Endom Assengue, DRADER Est.

« Nous apprécions l’agriculture hybride entrepreneuriale qui se veut plus intensive et a le label biologique grâce aux certifications locales et alternatives. Sa production vise le marché national, régional et international. Elle apporte la solution à l’agriculture résiliente que nous recherchons.»

 

 

Nous sommes prêts pour la vulgarisation

 

                                           Jean Claude Konde, DRADER Littoral.

 

« Disposer des connaissances sur le bio c’est bien. Les faire descendre dans la chaîne de vulgarisation sur le terrain c’est encore mieux. Nous sommes prêts à descendre sur le terrain avec les organisations partenaires de ce projet de promotion de l’agriculture biologique pour vulgariser le bio.»

 

 

 

                                       Sans loi sur le bio, de quoi parle-t-on !
Dr Jonas Temwa, DREPIA Ouest.

« Si la loi sur l’agriculture biologique n’est pas promulguée au Cameroun, de quoi parle-t-on ? Il faut densifier le plaidoyer pour que cette loi sorte. La production bio va résoudre un problème de santé humaine, environnementale et de pauvreté. Il faut éviter que ça ne soit un concept essentiellement commercial comme ça semble être le cas.»

 

Il faut avoir les chiffres sur le bio

                                                                Aïssatou Ndjandouket Nchoute, Chef service régional des enquêtes et statistiques agricoles, DRADER Ouest.

« Au niveau de notre Délégation régionale, nous renseignons l’adaptation des producteurs aux changements climatiques, mais n’avons pas assez de chiffres sur l’agriculture biologique. Si la production bio permet d’avoir de bons rendements en agriculture et en élevage pour nourrir le Cameroun, on a besoin de la renseigner. La collaboration avec les organisations sur le terrain est nécessaire.»

 

Engageons-nous tous pour la santé
Daniel Ngwanou, Directeur du CPF de Mbouo.

« Quand le Centre Polyvalent de Formation de Mbouo s’est engagé dans la voie de la promotion de l’agriculture biologique en 2012, beaucoup de gens ont voulu nous décourager. Mais nous avons tenu bon. Si aujourd’hui nous suivons tous cette voie, nous allons faire des merveilles pour que soit produite de la nourriture qui procure la santé aux Camerounais.»

Propos recueillis par
Marie Pauline Voufo

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