Situé à 42 km de Yaoundé, les chutes de Nachtigal scintillent en plein cœur du fleuve Sanaga.
Les chutes de Nachtigal retiennent l’attention. Sujet d’admiration, elles attirent les touristes. A 1km des berges, les chutes de Nachtigal font la beauté du fleuve Sanaga. Pour mieux les apprécier, il faut prendre une pirogue à pagaie. Un gilet orange est obligatoire avant de monter à bord. Assis à l’extrémité de la barque, pagaie entre les mains, Alim, piroguier, joue le guide touristique. Le voyage à la découverte des chutes peut commencer.
Le fleuve est plutôt calme d’après le piroguier. Il est entouré de grands arbres. La verdure des feuilles associées aux rayons du soleil ressortent l’éclat du fleuve. A quelques mètres de là, une certaine fraîcheur commence à se faire ressentir. Il faut parler à haute voix pour se faire entendre. «Le fleuve devient très dangereux à ce stade. Le moindre faux geste, nous propulse sous l’eau», prévient Alim, les sourcils froncés. Le rythme des pagaies s’accélère. Nous sommes en plein milieu de la Sanaga et le bruit des chutes se fait entendre. L’eau est à 4m de profondeur d’après le piroguier. De petits tourbillons d’eau se forment peu à peu. L’on observe des bouteilles et bidons de 5l au-dessus du fleuve. «Ces objets sont reliés aux filets, c’est un appât pour attraper des poissons», explique Alim. Carpes, Silures, Tilapia, Poissons d’eau douce, et bien d’autres sont autant de poissons que regorge cette partie de la Sanaga. Tout près, des barques remplis de sable. Ici, trois hommes en maillot de bain, plongent pour ressortir du sable dans des sauts noirs de 10 litres. D’un geste de la main, ils nous souhaitent la bienvenue.
Le mystère des lieux
Nous sommes face aux chutes de Nachtigal. Alim gare sa pirogue. Place à la visite guidée. Disposées le long des sept chutes, de grandes roches sont logées dans tous les recoins. Nous circulons entre elles et traversons les racines de grands arbres afin d’obtenir une meilleure vue. On se tient par la main pour traverser quelques étangs. En court de chemin, l’on a l’impression d’entendre des chuchotements. L’on se retourne, observe de tous les côtés en vain. «Des anecdotes révèlent qu’il y’a des gens qui vivent sous l’eau», raconte le piroguier, un sourire au bout des lèvres. Il faut s’armer de courage pour sauter entre les lianes parsemées de petites pointes. Nous sommes enfin au cœur des chutes de Nachtigal. Les cheveux dans le vent, on admire les vagues. Au seul touché, leur pression laisse la sensation d’être frappé par de l’électricité. Pas question de trop bouger au risque d’être emporté par les courants d’eau. Loin d’une saturation auditive, seul le bruit des vagues anime la scène.
Découvertes par Gustave Nachtigal en 1884 lors de sa mission d’exploration du Cameroun, les chutes sont d’une pure merveille. Bien qu’émus par le spectacle, nous sommes obligés de regagner la pirogue car, la fraicheur qui s’y dégage ne laisse pas d’autre alternative. Nous ressortons de là, en compagnie des chants d’oiseaux en signe d’au revoir.
Sonia Omboudou ,(Stagiaire)