Les agriculteurs de l’Extrême-Nord adoptent le sorgho pour sa valeur économique et sa place de choix dans les habitudes alimentaires locales.
Soucieux d’œuvrer de manière efficace pour l’autosuffisance alimentaire, les producteurs orientent leurs préférences vers le sorgho, le niébé, les arachides, les oignons et le maïs.
Chacun entend se donner les moyens nécessaires pour améliorer sa production au cours de la campagne agricole 2018.
Houdini, paysan à Koutouloum argumente son choix: «Nous préférons le sorgho. C’est la base de notre alimentation dans l’Extrême-Nord. Il se vend à bon prix et se stocke sans difficultés.»
« Le maïs intéresse aussi de plus en plus. Les gens ont compris qu’il a un cycle de production plus court et est rentable», explique Albert Gadou, exploitant agricole à Katoual.
Accès aux semences
L’Institut de recherche agricole pour le développement (Irad) se veut rassurant sur la disponibilité des semences. Le centre régional de Maroua vulgarise les variétés adaptées à la zone soudano-sahélienne, en même temps qu’il facilite l’accès des producteurs aux semences de qualité.
D’après Hayata, Chef de la ferme d’exploitation de Maroua, environ 140 tonnes de semences seront livrées cette année à des structures qui encadrent des producteurs. «Nous avons reçu une commande de 60 tonnes de sorgho. Le niébé arrive en seconde position avec 40 tonnes. Les arachides et le riz s’en tirent avec 20 tonnes chacun», détaille-t-il.
Malgré les efforts de la recherche, certains exploitants agricoles restent attachés aux semences locales. C’est le cas de Doudou Pauline et de son époux. Le couple utilise les variétés locales pour des questions de prix et d’accessibilité. «Nous tenons nos semences des récoltes des campagnes précédentes. Cela nous est bénéfique.» confient-t-ils.
Perturbations climatiques
En abordant l’actuelle campagne, les producteurs se remémorent les pertes subies lors de la saison écoulée du fait des perturbations pluviométriques. Mais plusieurs avouent être de mieux en mieux outillés pour faire face à ces aléas. «Nous savons que l’utilisation des semences à cycle court ou celles pouvant résister aux poches de sécheresse peut sauver notre saison. Nous savons aussi quand et comment refaire le semis en cas de perturbation du calendrier agricole», affirme Allah Wadi, producteur d’oignons à Koutouloum.
Abbo Mohamadou