Cameroun : Marché de la tomate, Maroua l’autosuffisante

La production locale de la tomate satisfait la demande et bien au-delà de celle de la capitale de l’Extrême-Nord.

Charnues, attirantes du regard, à la fois rondes et bien matures, la grande majorité des tomates vendues sur les marchés de Maroua laisseraient facilement croire qu’elles viennent de la partie méridionale du Cameroun. Seulement, ces fruit-légumes qui pourraient aisément aller à l’assaut des autres marchés du pays sont une production des maraichers locaux et très peu d’acheteurs le savent. C’est le cas de Maïramou, restauratrice à Domayoqui confesse avoir toujours pensé acheter des tomates produites à Ngaoundéré. Hamadou laminou vendeur au marché abattoir ne cache pas son étonnement vis-à-vis de l’ignorance de sa clientèle. Il assure d’ailleurs que ses tomates viennent de Meskine, de Mogom, de Yambarang et parfois de katoual. « Aucune de ces localités n’est située à plus de trente kilomètres de Maroua » précise-t-il. Cependant, il reconnait tout de même qu’à partir du mois de mai, c’est auprès des producteurs de Yagoua et de Mokolo que sont effectués ses ravitaillements. Ceux-ci cèdent généralement le pas à ceux de Ngaoundéré dès la fin du mois de juillet. Et c’est seulement en Novembre que le relais sera ensuite passé à l’Extrême-Nord. Autant dire que le consommateur n’éprouvé aucune difficulté à trouver de bonnes tomates pour ses différents plats des fêtes de fin d’année. Surtout que selon Hamadou laminou, la période allant de décembre à janvier correspond à la période de bonnes affaires pour les consommateurs de tomate de Maroua. « Nous faisons actuellement des tas de cinq grosses tomates à 100 Fcfa. Vous ne verrez pas cela entre aout et novembre parce que les tomates seront rares durant cette période» révèle-t-il.

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la période d’abondance de tomates ne rime pas avec des moments de gros bénéfices. A ce propos, Hamadou laminou déclare : « Je gagne davantage lorsque la tomate se fait un peu rare sur le marché. Actuellement, j’achète le carton entre 2 500 et 3000 Fcfa. Je le revends entre 3500 et 4 000 Fcfa. Par contre,du mois d’août au mois de novembre, le carton peut me coûter au moins 8 000Fcfa et je le vendrais à 10 000 Fcfa ou à 15 000 Fcfa tout au plus. Mais parfois, il peut me revenir à 12 000 Fcfa et je l’écoulerais entre 15 000 et 20 000 Fcfa. Heureusement, je vends actuellement pas moins de trois cartons par jour». Côté demande, les commerçants ne se font aucun souci : « Les acheteurs se bousculent. Parfois je me retrouve avec quatre à cinq personnes à servir au même moment et je ne me rappelle pas de la dernière fois que mes tomates n’ont pas été entièrement vendues», explique Abdoul karim également vendeur de tomates au marché abattoir de Maroua.

Abbo Mohammadou

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