Cameroun : Mise en réseau des pôles africains de l’agriculture biologique

En marge de la foire agricole biologique BIOFACH-VIVANESS 2022 de Nuremberg, les partenaires de mise en œuvre du projet Centre de Connaissances de l’Agriculture Biologique en Afrique (CCAB) initié par GIZ, se sont réunis en atelier le 1er août 2022 pour explorer les défis de l’agriculture biologique et de l’agroécologie sur le continent.

L’atelier de réseautage des acteurs de l’agriculture biologique et écologique en Afrique organisé par la Coopération allemande a eu lieu lors d’une rencontre hybride tenue en présentiel et en ligne.
Le 1er août 2022, en plus des membres des pôles de connaissances de l’agriculture biologique en Afrique et du personnel du projet CCAB présents en Allemagne, plusieurs dizaines d’autres participants étaient connectés en ligne depuis l’Afrique du Nord, du Sud, de l’Est, de l’Ouest et du Centre. Ils ont échangé sur les opportunités et les contraintes de l’agriculture biologique sur le continent africain.

Harmoniser les positions
Le premier défi est de s’accorder sur les fondamentaux du bio dans les pays d’Afrique. En effet, la filière est à plusieurs vitesses sur le continent.
Pendant que certaines nations en sont à planifier la révision de leur réglementation sur le secteur agricole biologique, d’autres ne disposent d’aucune loi en la matière.
Les participants ont relevé la nécessité d’harmoniser les positions, en commençant par la question de savoir ce que les Africains entendent par agriculture biologique pour eux.
Sur le plan local, plusieurs organisations sont orientées essentiellement vers la promotion de l’agroécologie. Il en est ainsi du Pôle de Connaissances de l’Agriculture Biologique en Afrique de l’Ouest (PCAO) qui se déclare en pleine transition écologique.
Les organisations membres du PCAO exercent actuellement un plaidoyer fort dans leurs pays pour la reconnaissance de l’agroécologie dans les programmes sous-régionaux.
En s’appuyant sur les savoirs locaux, elles promeuvent les systèmes agroécologiques comme solutions endogènes aux problèmes de changements climatiques qui affectent la chaîne de production.
Pour les représentants du Pôle de Connaissances de l’Agriculture Biologique en Afrique du Nord (PCAN), l’agroécologie et l’agriculture biologique ont un but commun: la recherche du bien-être de l’homme dans son environnement par la pratique d’une ‘‘agriculture humaniste’’.
Dans la plupart des pays des Pôles d’Afrique de l’Est et d’Afrique Australe, les lois sur le secteur bio sont en place. Les acteurs se battent encore pour avoir les financements et capter l’intérêt des chercheurs pour faire avancer les techniques de production.
En Afrique Centrale et particulièrement au Cameroun, pays pilote du pôle sous-régional, un avant-projet de loi sur l’agriculture biologique a été élaboré depuis deux ans. L’adoption officielle de la loi reste attendue. La mise en réseau des acteurs du secteur au sein du pôle est en construction.

Réglementation bio
Dans les cinq pôles de connaissances du CCAB, les défis partagés sont en définitive le positionnement institutionnel de l’agriculture biologique ainsi que l’épineuse question des intrants bio.
La reconnaissance institutionnelle ouvrira la voie au financement public. L’implication de la recherche dans le domaine bio s’en trouvera boostée. L’adoption de politiques publiques bio permettra d’adresser sans complexe les objectifs de sécurité alimentaire en agriculture biologique. Ce d’autant plus que les techniques de production seront développées. L’appui aux processus de certification et de mise à marché des produits bio sera effectif. Et les cursus de formation adaptés seront implémentés.
L’atelier de réseautage du 1er août dernier est la première rencontre grandeur nature des cinq pôles de connaissances de l’agriculture biologique en Afrique. Il a ravivé l’ardeur des organisations partenaires du projet CCAB à promouvoir le bio et l’agroécologie par des interventions appropriées.

Marie Pauline Voufo

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