Seulement 23 champs parmi les 343 inspectés ont été déclarés sains selon l’étude réalisée par les chercheurs de l’IRAD en 2020. L’incidence moyenne de la maladie de la mosaïque dans le pays est de 66,93%. C’est dire que le niveau d’infestation est suffisamment élevé pour affecter drastiquement la production du manioc au Cameroun.
Sur 10.057 plantes étudiées, 3.326 étaient saines, ne présentant pas de symptômes de la maladie. Elles ont reçu un score de sévérité de 1. Le score de sévérité le plus élevé qui est de 5 n’a été enregistré que sur 23 plantes. 5111 plantes ont eu le score 2 qui était le score le plus fréquemment observé.
Quant aux 343 champs étudiés, 23 ont été caractérisés comme sains et ont reçu une note d’incidence 0. Bien que ces champs soient dispersés dans tout le pays, neuf se trouvaient dans la région du Nord et huit dans la région de l’Adamaoua. Deux champs sains se trouvaient dans la région de l’Est, et un seul champ était situé dans chacune des régions du Centre, du Littoral, de l’Ouest et du Sud.
Cependant, l’incidence moyenne de la mosaïque au Cameroun était de 66,93 %, ce qui est considéré comme élevé. Ceci est probablement dû au fait que beaucoup de champs avaient des scores d’incidence élevés, avec 181 champs présentant des scores d’incidence supérieurs à 75%.
L’incidence moyenne de la maladie pour la région du Sud culmine à 89,14 %, alors que pour la région du Nord, elle est de 30%. Les quatre départements étudiés dans le Nord avaient une incidence inférieure à 37,67%.
Adamaoua plus sain que les autres régions
Néanmoins, de tous les départements du pays, c’est le Faro et Deo, dans la région de l’Adamaoua, qui enregistre la plus faible incidence de 6,6%.
Par contre, l’incidence est très élevée dans les régions du Sud, Centre, Ouest et Nord-Ouest. L’incidence de 100%, la plus élevée, a été enregistrée dans les départements du Nyong et Mfoumou (Centre), Bamboutos (Ouest) et Menchum (Nord-Ouest). Bui, dans la région du Nord-Ouest affiche le score de sévérité le plus faible. Mais Ngoketunjia affiche le score de 3 qui est le plus élevé au niveau national.
L’incidence moyenne élevée de la mosaïque dans le pays peut être associée à de nombreux facteurs. La plupart des agriculteurs utilisent encore des variétés locales de manioc à faible rendement qui sont très sensibles à la mosaïque. Ils ne suivent pas toujours les bonnes pratiques. Cela n’est pas surprenant puisqu’ils ne considèrent pas la mosaïque comme une contrainte sérieuse.
Les régions de l’Adamaoua, du Nord et de l’Extrême-Nord ont généralement connu une faible incidence et sévérité de la maladie par rapport aux autres régions. Ce faible niveau peut s’expliquer par le fait que les agriculteurs de ces régions ont bénéficié et adopté des variétés améliorées résistantes ou tolérantes à la maladie. En outre, l’intensification de la culture du manioc dans ces régions est récente par rapport aux autres régions.
Par ailleurs, comme ces agriculteurs cultivent le manioc sur de grandes surfaces, cela a nécessité des investissements importants qui conduisent souvent à l’adoption de meilleures pratiques de gestion contre les ravageurs et les maladies du manioc.