Les principaux acteurs du circuit de production et de commercialisation du bois sont les bûcherons, les grossistes, les transporteurs, les détaillants et les consommateurs.
Chaque jour, dans les grandes agglomérations du Cameroun, défilent des cargaisons de bois de chauffe de différents volumes en direction des sites de vente, des marchés et des ménages.
La demande de ce produit, source d’énergie vitale pour la quasi-totalité des populations en zone rurale et même urbaine, dévoile un intense circuit de production et de commercialisation dans lequel interviennent une multitude d’opérateurs dont bûcherons, grossistes, transporteurs, détaillants et consommateurs.
Le bûcheron
Il est le premier acteur intervenant à la base dans le processus. En campagne, on retrouve deux catégories de bûcherons.
Les professionnels du bois de chauffe
Abattre les arbres ou arbustes destinés au bois de chauffe est leur travail. Ils vivent de leur activité et font de ça leur profession en milieu rural. Le matériel utilisé est généralement constitué d’une scie, d’une machette, d’un marteau, de l’enclume et des morceaux de bois d’espèces solides.
Une fois abattu, l’arbre est concassé, transporté en bordure de route et disposé en billettes de bois pour être vendu comme bois de chauffe.
Les occasionnels
L’engouement observé dans la création des exploitations agricoles fait naître cette catégorie d’exploitants de bois de chauffe. Ici, les arbres du champ sont abattus, morcelés et déblayés. Cette étape dans la production agricole permet à l’exploitant d’engranger des gains subsidiaires pouvant servir au financement de son exploitation.
L’acheteur-grossiste
Il sillonne villages et campements accessibles par route à la recherche du bois de chauffe. En ville, l’activité est fructueuse et comme en agriculture, il veut payer bord champ. Cette méthode réduit le coût d’achat de la marchandise. La négociation s’effectue avec le bûcheron. Le prix est fixé en fonction du tas de bois et du gabarit du véhicule qui va le transporter. A Bertoua, Michel Adebalensta est un acheteur-grossiste. Il affirme: «Le prix du bois dépend de la distance et de la qualité du bois. Une Dyna de bois payée à 30 kilomètres de Bertoua, sur une route accessible revient à 60 000 ou 70 000 Fcfa tous frais compris. Et peut être revendu à 80 000 Fcfa.»
Le transporteur de bois
Comme son nom l’indique, le transporteur est celui qui assure le transport du bois, du village vers la ville, dans son véhicule. Les véhicules peuvent être de divers calibres: camionnettes, pick-up ou petites voitures.
Le chargement s’effectue après négociation entre le grossiste et le transporteur. Eric Mvondo est transporteur. «Le transport du bois de chauffe est mon travail. C’est ça qui me nourrit.» Confie-t-il fièrement. Mais il déplore le mauvais état des routes, principale difficulté dans ce travail. «Quand le site de ramassage de bois est accessible, le coût du transport d’une camionnette Dyna à 30 km de Bertoua peut coûter 15 000, voire 20 000 Fcfa.» Dit-il.
Les détaillants
En contact permanent avec les grossistes, le détaillant vend le bois de chauffe en détail aux ménagères, restaurateurs, vendeurs de soya, fabricants de marmites et autres petits artisans. Pour Soulémane Baba: «La demande des ménages seule suffit pour faire des affaires dans le bois de chauffe.»
Pour vendre son bois à Bertoua, Soulémane le dispose en tas. Le prix varie en fonction de la grosseur du tas de bois. «Ici les prix sont accessibles à toutes les bourses. Les tas sont vendus à 100 F, 200 F, 500 F et 1000 Fcfa.» Poursuit-il.
Les consommateurs
Au village comme en ville, la consommation du bois de chauffe est perpétuelle. Les consommateurs, derniers intervenants de cette filière, sont les ménages, les restaurants et rôtisseries, les artisans et même les transformateurs.
Les transformateurs sont ceux-là qui transforment le bois en charbon de bois. Et le cycle des acteurs recommence, jusqu’aux consommateurs de charbon.
Magloire Biwolé Ondoua