Cameroun : Où trouver les ouvriers agricoles ?

Je suis exploitant agricole. Comme toute activité, je me heurte à l’indisponibilité de la main d’œuvre agricole. Existe-t-il un marché de la main d’œuvre agricole où nous pouvons facilement trouver les ouvriers ? Un ouvrier a-t-il besoin de contrat pour l’exécution des tâches ? Quel type de contrat conseillez-vous pour un rendement efficace ?

Gaspard, Ntui

Cher Gaspard,

Dans certains pôles de production (zones à forte concentration des exploitations agricoles), il existe des marchés de main d’œuvre locale. Par exemple le carrefour Awae et à Akak, lieu dit Port-Gentil dans le département de la Mefou et Afamba, région du Centre du Cameroun. Là-bas, des ouvriers se regroupent chaque matin pour attendre les sollicitations des producteurs agricoles. On peut également trouver des ouvriers agricoles au carrefour Balessing dans la Menoua. Ceux-ci viennent de Batcham et de Penka Michel. A Bafoussam, Total en bas est aussi un autre grand marché d’ouvriers agricoles.

Le contrat de travail quant à lui, est un accord par lequel l’ouvrier accepte de mettre sa force de travail à la disposition de l’employeur contre une rémunération. En fonction de la durée, on aura un contrat à durée déterminée (CDD) ou contrat à durée indéterminée (CDI). Dans le cadre du calendrier agricole, la saisonnalité des activités constitue un facteur important pour le choix orienté vers les CDD. Toutefois ces CDD doivent être adaptés dans chaque contexte de production.
Selon une étude réalisée par le CIRAD sur le thème: Contrat de travail et performance des exploitations cacaoyères dans le Mbam et Kim au Cameroun en 2020 (https://agritrop.cirad.fr/599007/1/599007.pdf), il ressort que deux types de contrats sont proposés aux ouvriers de cette localité, à savoir : le contrat annuel fixe (CAF) et le contrat par pourcentage de vente (CPV) de cacao récolté.
L’étude montre que le salaire, source de motivation de l’employé et d’augmentation des performances de l’exploitation, diffère selon le type de contrat. En effet, le contrat de travail influence la performance à travers la productivité des facteurs de production.
Des deux types de contrats de travail trouvés dans les exploitations cacaoyères du Mbam et Kim, le CPV semble le plus performant par rapport au CAF. Les productivités de la terre et du travail y sont plus élevées, l’allocation des inputs mieux effectuée.
Toutefois il est important de contextualiser chaque approche selon les réalités de son environnement.

 

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