Cameroun : Plaidoyer pour la prise en compte de l’agroforêt

Le Cameroun plaide pour une meilleure considération de ses spécificités et demande que la question de l’agroforesterie qui lui est propre bénéficie d’un traitement spécial.

«La question de l’agroforesterie et des généralités spécifiques au Cameroun qui contribuent à préserver les écosystèmes doit bénéficier d’un traitement spécial et différencié de l’Union Européenne», a plaidé Omer Gatien Maledy, Secrétaire exécutif du Conseil Interprofessionnel du Cacao et du Café du Cameroun (CICC), au cours du dialogue inclusif multi-acteurs pour une chaîne de valeur cacao durable au Cameroun tenu à Yaoundé, appelé « Cocoa Talks » entre le Cameroun et l’Union Européenne (UE).
Les six sessions des « Cocoa Talks » ont respectivement porté sur : le prix du cacao et la dynamique du marché, la traçabilité et la transparence dans la filière, les systèmes de production du cacao durable dont l’agroforesterie, le système national de suivi des forêts, les questions de genre et le travail des enfants.
Le Règlement Déforestation de l’Union Europénne (RDUE) interdit la commercialisation vers le marché européen du cacao issu de forêts abattues après 2020. Pour ce règlement, seul le cacao produit sans déforestation se vendra sur le marché de l’UE à partir de janvier 2025. Cette mesure pourrait limiter l’expansion du verger camerounais.

Le juste prix aux cacaoculteurs

Reconnaissant que le Cameroun serait injustement sanctionné par le RDUE, l’Union Européenne a encouragé le Cameroun à poursuivre le plaidoyer initié, en prévision de la future révision du règlement. Luc Magloire Mbarga Atangana, Ministre du Commerce, a demandé des assouplissements dans sa mise en œuvre, assortie des mesures d’accompagnement.
Le Cameroun a marqué avec insistance sa préoccupation sur la question des prix, la juste rémunération des producteurs et la prise en compte de la spécificité agroforestière dans son système de production. Concernant la centrale des prix, celle-ci est revenue dans chacune des sessions et a été relayée par diverses parties prenantes, qu’il s’agisse des représentants des producteurs, de la société civile ou bien encore des organisations-clés de la filière que sont le Ministère du Commerce, ONCC, CICC.
L’organisation reconnait que la durabilité a un coût. Lorsqu’il faut tenir compte des enjeux environnementaux et sociaux, il faut aussi un prix conséquent. Luc Magloire Mbarga Atangana a une fois de plus relevé la nécessité d’une rémunération décente des cacaoculteurs comme condition de la durabilité de la filière.

Irénée Modeste Bidima

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