Cameroun : La rareté des pluies inquiète les paysans

L’élément déclencheur est une pluviométrie une fois de plus très faible au mois d’août, période souvent très arrosée et capitale pour les cultures.

Dalil Jean est producteur à Katoual, dans la commune de Maroua 2ème, il n’en croit pas ses yeux. « J’ai vu le jour dans cette localité. J’ai actuellement la quarantaine. Mais ces perturbations que nous connaissons depuis trois ans sortent de l’ordinaire. Cette année par exemple, nous avons connu trois semaines d’arrêt des pluies au mois d’août. Je me demande où on va ?». Comme lui, Alirou Jacob, résidant à Yoldéo dans la commune de Dargala affirme : « En cinq mois de saison pluvieuse, nous n’avons eu des grandes pluies qu’en juin et en septembre. En août nous avions cru retourner en saison sèche parce que le mois s’est écoulé sans qu’on ait eu la moindre pluie.»
Si les producteurs insistent sur les poches de sécheresses du mois d’août, cela tient à l’importance de ce denier dans leur calendrier cultural. Astadjam Iréma, productrice à Koutouloum, village situé à une dizaine de Kilomètres de Maroua explique : « Comme les semis sont réalisés en juin-juillet, les plantes ont besoin de pluies au cours du mois d’aout pour mieux germer et se développer. Or, c’est malheureusement à ce moment précis qu’interviennent les interruptions. »
Face à cette situation de perturbations pluviométriques, les paysans font recours aux moyens de bord.’Astadjam Iréma qui révèle : « J’ai mis en place un quart d’hectare de soja en juillet. Comme le mois d’août a été marqué par une poche de sécheresse qui a duré 20 jours. J’ai été obligé d’arroser toute la superficie à quatre reprises.» A la différence d’Asta, Alirou Jacob a plutôt choisi de renouveler ses semis. «De juin à septembre j’ai dû refaire 8 fois mes semis et c’est pas évident» dévoile-t-il.
Malgré ces mesures, les conséquences des perturbations pluviométriques sur les cultures se font ressentir sur le marché : « D’habitude, je récoltais 15 sacs de maïs sur une superficie de deux quarts d‘hectare. Cette année, ma production a chuté à 8 sacs. Souligne Dalil Jean.

Abbo Mohamadou

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