Le conseil prodigué aux personnes en retraite est de se convertir à l’agriculture. C’est pour cette raison que j’ai décidé de créer un champ d’ananas bio. Je voudrais savoir si vous pouvez me venir en aide et dans quelles conditions?
Mbabi Man – Yaoundé, Cameroun
Cher Mbabi,
L’option de l’agriculture biologique est encourageante. C’est aussi ce qu’on appelle agriculture propre, parce qu’elle préserve l’environnement, protège l’agriculteur et le consommateur de par la qualité des intrants utilisés et celle des produits vendus.
En matière de culture d’ananas bio, si vous vous y engagez, vous ne serez pas le seul dans cette filière. Beaucoup d’opérateurs agricoles camerounais y opèrent déjà depuis plusieurs années. Une bonne partie de ‘‘l’ananas avion’’ encore appelée ‘‘ananas export’’ issue des plantations du Moungo dans le Littoral et d’Awaé dans le Centre non loin de Yaoundé, est produit selon le cahier de charges des certificateurs bio internationaux, pour le marché extérieur. D’où son coût élevé.
Sur le plan local, pour réduire le coût de la certification, différents acteurs de la filière bio réfléchissent depuis le début de cette année sur la mise sur pied au Cameroun du Système Participatif de Gestion (SGP). C’est un système de certification accepté au niveau local et africain. Il est contrôlé par les producteurs et autres acteurs de la chaîne.
Divers défenseurs d’une agriculture propre font de plus en plus entendre leur cause par la promotion des pratiques agroécologiques et biologiques en milieu paysan. Même le journal La Voix Du Paysan a publié dans plusieurs de ses éditions précédentes des informations sur les techniques de production bio que vous pouvez avoir sur commande.
Les produits biologiques font progressivement leur entrée dans les habitudes alimentaires des Camerounais ordinaires. L’exemple du marché ‘‘Samedi vert’’ institué tous les 3èmes samedis du mois à Bandjoun, non loin de Bafoussam dans la région de l’Ouest, illustre cette réalité que le produit bio n’est plus seulement réservé à l’export. Les prix pratiqués au ‘‘Samedi vert’’ sont loin d’être prohibitifs et sont bien à la portée du consommateur moyen.
Mais seulement, les quantités produites et leur dispersion restent une limite que seules la multiplication des exploitations bio et l’augmentation de la production pourront combler.
Cher Mbabi, vous êtes donc le bienvenu dans cette filière bio. Rapprochez-vous d’autres opérateurs biologiques dans la région du Centre où vous êtes. Car seul, vous serez fragile. Avec eux vous saurez mieux comment produire et vendre vos ananas en groupe. A moins que vous ne vouliez produire pour vos besoins familiaux.
Si vous le souhaitez, le Centre de Documentation pour le Développement Rural peut mettre à votre disposition un dossier documentaire sur la culture de l’ananas biologique. Pour cela, bien vouloir passer au bureau du CDDR sis au siège de La Voix Du Paysan à Yaoundé; tél. 699 41 41 41.