Les sociétés coopératives participent de l’essor de l’économie sociale et solidaire de par leurs visions, objectifs et valeurs qu’elles véhiculent.
Plusieurs coopératives créées souvent dans la précipitation ne fonctionnent pas toujours dans les règles de l’art. Les coopérateurs ignorent ce qu’ils y gagnent.
Dans ces cas, la société coopérative ne profite qu’à une poignée de personnes, entravant le développement du mouvement coopératif dans la perspective de lutte contre la pauvreté.
L’Acte uniforme OHADA asseoit la coopérative sur les valeurs de l’économie sociale.
Valeurs et principes d’une coopérative
L’essor de l’économie sociale et solidaire repose sur la démocratie, la solidarité, la responsabilité, la proximité, la transparence, le service.
Les principes de la coopérative sont: adhésion libre, contrôle démocratique, autonomie et indépendance, participation économique, éducation-formation et information, intérêt pour la collectivité.
L’idée de créer la coopérative peut provenir d’une personne qui a pris conscience du rôle d’une coopérative dans l’épanouissement individuel et collectif de ses membres. Elle peut aussi provenir d’un groupe de personnes. Dans certaines localités, les élites en prennent souvent l’initiative.
L’initiateur d’une société coopérative doit partager l’idée avec les autres dans un cadre adapté pour que chacun comprenne les enjeux à y adhérer et ce qu’il y gagnera, ainsi que les efforts à consentir pour que l’idée se concrétise. Cette phase est capitale. Le degré de motivation de chacun dans l’initiative dépendra de comment l’idée est partagée, de la sincérité et de la probité morale des initiateurs.
La vision de la coopérative doit être partagée
La vision de la future coopérative et ses objectifs doivent être partagés par tous les futurs membres, ainsi que sa stratégie de mise en œuvre.
Dans le cas où les initiateurs n’ont pas la capacité de conduire eux-mêmes le processus de formulation de la vision et des objectifs à atteindre, se faire accompagner par les services du registre coopératif du territoire ou à défaut, d’un cadre de développement compétent en la matière.
Celui qui va animer les séances de travail avec les futurs coopérateurs devra identifier avec eux les difficultés éventuelles et les moyens d’y faire face.
Mise en œuvre de la coopérative
La stratégie consiste à identifier le meilleur moyen pour que la vision se réalise et que les objectifs soient atteints à moindres coûts. Il faut évaluer le capital nécessaire pour que la coopérative démarre ses activités.
Cet exercice nécessite une étude de faisabilité minutieuse qui est fonction du domaine d’activité. L’étude détermine les moyens à mobiliser par les membres.
Le capital social de la coopérative connu, les membres fixeront de commun accord le montant de la part sociale et le nombre total de parts nécessaires pour sa constitution. Chaque coopérateur souscrira dès lors à un certain nombre de parts sociales en fonction de ses moyens et du nombre minimal fixé pour les parts sociales.
En fonction de la sociologie du milieu, les apports en nature et en industrie dans la constitution du capital peuvent être envisagés. Dans ces cas, leur mode d’évaluation dans la constitution du capital doit être clair et partagé par tous.
Les membres des coopératives simplifiées peuvent aussi procéder par des formes d’épargnes pour payer à terme leurs parts sociales lorsque leur capacité contributive est faible. Cette flexibilité dans la mise en place d’une coopérative en milieu rural est fondamentale.
Une liste exhaustive des membres de la coopérative devra être dressée en précisant devant chaque nom, le nombre de parts sociales souscrites et le nombre de parts sociales effectivement libérées.
Tous ces éléments contribueront à meubler le statut et règlement intérieur de la future société coopérative.
Zacharie Kueda, Ingénieur agroéconomiste
DESS en économie coopérative
Tel : +(237) 677 651 808 / kueda_zacharie@yahoo.fr