Konye Area Farmers Cooperative, en abrégé KONAFCOOP, coopérative des agriculteurs de la localité de Konye dans le Sud-Ouest du Cameroun, s’investit dans la production du cacao biologique
Situé à 46 km de Kumba dans le département de Meme, le siège de KONAFCOOP est le lieu de regroupement du cacao bio produit par ses membres.
Grâce au partenariat avec le Projet Centres d’innovations vertes pour le secteur agro-alimentaire (ProCISA) de la GIZ, les producteurs bénéficient des formations sur les normes biologiques.
Les avantages du bio sont au moins à trois niveaux, explique Gilbert Fomukom du ProCISA Sud-Ouest: la santé, le gain économique et l’indépendance par rapport aux intrants. «Le bio préserve la santé des producteurs, des consommateurs et de l’environnement. La vente du cacao bio apporte au producteur un prix supérieur à celui du cacao conventionnel. Par ailleurs, l’agriculteur bio ne dépend pas des fournisseurs d’intrants extérieurs. Il produit lui-même ses solutions anti-capsides», précise-t-il.
Pour passer du cacao conventionnel au cacao bio, il faut au moins trois ans de transition culturale. Malgré cette exigence, les producteurs de la coopérative KONAFCOOP sont nombreux à s’y engager.
Fonba Christina Bih, consultante engagée par ProCISA, témoigne le 29 janvier 2021: «Nous avons commencé avec 71 agriculteurs bio. Actuellement, ils sont 112 sur 350 membres de la coopérative. Ils ont déjà compris l’intérêt de produire pour gagner en se protégeant et en protégeant l’environnement».
Dans ce sillage, le ProCISA accompagne cinq coopératives en production du cacao bio au Cameroun, dont trois dans la région du Sud-Ouest, parmi lesquelles KONAFCOOP qui compte 13 zones de production.
D’après le gestionnaire de la coopérative, KONAFCOOP exporte du cacao équitable depuis 2011 à GEPA, chocolatier allemand. Avec l’appui du ProCISA, les producteurs s’appliquent au respect des normes de Naturland, organisme allemand qui forme à la production biologique.
La certification bio acquise de ce fait ne l’est pour autant pas une fois pour toutes. Chaque année, elle doit être renouvelée pour attester du caractère bio du cacao de chaque campagne.
Avec l’accompagnement de son partenaire ProCISA, KONAFCOOP a été certifié pour la saison 2020/2021 et projette de continuer le processus annuel de certification pour les années à venir.
Marie Pauline Voufo
Mon champ, mon cacao et moi sommes en bonne santé
Etana Ben Milo, agriculteur bio, KONAFCOOP.
Depuis combien de temps produisez-vous du cacao bio ?
J’ai connu le cacao bio en 2014 quand KONAFCOOP est entré dans le processus du bio.
Puis, GIZ à travers ProCISA est venue nous faire bénéficier de plusieurs formations à Douala et à Konye sur la mise en place de pépinières de cacao bio et la gestion des plantations.
Quelle part de votre champ est destinée au bio ?
J’ai converti les cinq hectares de mon champ de cacao en parcelle biologique.
Qu’est-ce qui vous a fait accepter le bio ?
Les bonnes pratiques agricoles apprises m’ont renseigné sur les dangers de l’utilisation de produits chimiques de synthèse sur moi-même, sur le cacao et sur la terre. Je réalise qu’en produisant bio, je gagne plus d’argent, mon champ, mon cacao et moi sommes en bonne santé.
C’est 30% de gain en plus pour les producteurs
Asek Zachee Ojong, gestionnaire de KONAFCOOP.
Cette année, nous escomptons vendre notre cacao à 1300 FCFA le kg. Ça ferait 30% de gain en plus pour les producteurs. Mais nous souhaitons à l’avenir détenir des parts sociales dans les sociétés allemandes de production de chocolat comme cela se fait entre la coopérative KWAKA KUKU du Ghana et la chocolaterie de Londres TWINLONDON qui lui fait gagner près de 2 milliards de francs par an comme actionnaire.
Le bio convainc par ses bienfaits
Fonbah Christina Bih, consultante GIZ-PROCISA à KONAFCOOP pour le bio.
Je suis technicienne agricole et animatrice bio. J’identifie les besoins, élabore les contenus de formation et suis les agriculteurs pour m’assurer du respect des normes.
Nous aidons les cacaoculteurs bio à produire leurs propres insectifuges respectueux de leur santé et de leur environnement.
Avec les troubles sociaux qui les ont perturbés, ils seraient revenus au cacao conventionnel, mais ils ne le veulent pas. Le bio les a déjà convaincus par ses bienfaits.