Cameroun : Une solution agroécologique pour chasser les mouches sur les bœufs

Pulvérisée sur le bœuf, le bio insecticide à base de neem empêche les nuisibles de s’accrocher sur la peau de l’animal. Il neutralise les mouches qui empêchent l’animal de brouter.

Etre éleveur de bovins en zone forestière fait réfléchir. Les éleveurs réfléchissent sans cesse sur des recettes pour maintenir leur cheptel productif et en santé. La plus grosse menace vient des piqûres d’insectes, particulièrement de la mouche tsé-tsé, vecteur de la trypanosomiase ou maladie du sommeil, aux conséquences dévastatrices sur l’activité d’élevage bovin en forêt.
D’après les scientifiques :
« La trypanosomiase transmise par la mouche tsé-tsé représente l’un des plus grands obstacles au développement des pays d’Afrique situés entre le Sahara et le Zambèze. Partout où l’apparition des vecteurs principaux des trypanosomes est fréquente ; l’élevage est impossible. De ce fait, de vastes étendues du continent ne peuvent être utilisées à cet effet. Il s’agit pourtant des régions favorables, dans la plupart des cas, à cette activité. La trypanosomiase a contraint l’élevage à se limiter à des zones plus ou moins arides, pauvres en eau et en fourrage.» (Cf. La lutte contre la mouche tsé-tsé et la trypanosomiase, Rapport du colloque des spécialistes tenu à Hambourg, mai 1973)
Aujourd’hui, les éleveurs ont compris que pour réussir l’élevage des boeufs en forêt, il faut gagner la bataille contre les mouches.

Huile de neem

« Nous avons fait la connaissance d’un insecticide naturel à base d’huile de neem. Quand nous embaumons le corps de l’animal avec ce produit, les insectes ne se posent plus sur la peau de l’animal. Et ce dernier peut brouter l’herbe paisiblement. Une capsule du produit dans un pulvérisateur de 15 litres d’eau permet de protéger 15 à 20 bœufs » confie Amadou Djallo, éleveur membre de la coopérative Babou Salam.
Son confrère Souleymanou Mohamadou, Secrétaire général de Babou Salam relate: « Il existe aussi des solutions chimiques pour protéger l’animal contre les piqûres d’insectes. Mais elles sont toxiques. Quand l’animal lèche sa peau après avoir été pulvérisé par le produit chimique, il a un manque d’appétit.» Mais la solution naturelle ne présente pas d’effets secondaires.

Marie Pauline Voufo

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