Les solutions d’une crise alimentaire se préparent et se prennent avant pour être efficaces. Ce n’est ni pendant, ni après. C’est « MAINTENANT ET PAS DEMAIN ».
« MAINTENANT ET PAS DEMAIN ». Les solutions d’une crise alimentaire se préparent et se prennent avant pour être efficaces. Ce n’est ni pendant, ni après. A l’allure où vont les choses, l’éventualité d’une aggravation de l’épidémie couplée à une crise alimentaire existe et on la sent de plus en plus probable. Nous avons l’obligation de produire plus, dans le respect des mesures préconisées pour réduire la propagation de l’épidémie.
Mais attention ! Les productions agricoles ont ceci de particulier qu’elles obéissent au calendrier agricole qui, lui, obéit aux saisons. Suivant ce calendrier et de manière séculaire, les semis se font du 15 mars au 15 avril (un mois) de chaque année dans la majeure partie du Cameroun. C’est naturellement la période idéale pour SEMER avec l’espoir d’obtenir de meilleures récoltes conformément au calendrier agricole.
En clair, nous sommes en cette fin du mois de mars au cœur de la campagne agricole 2020. Si nous voulons accroître la production de quelques vivres dans la perspective de constituer des stocks et d’amoindrir les méfaits d’une éventuelle crise, c’est MAINTENANT ET PAS DEMAIN qu’il faille pendre des mesures pour le faire.
Nous sommes doublement tenus par le temps. Le temps du calendrier agricole et le temps des menaces du COVID-19. Aussi, le caractère d’urgence de tout ce qui est entrepris doit être non négociable.
- Comment s’y prendre ?
Nous proposons le lancement par décret d’une opération spéciale ‘‘COVID 19/CRISE ALIMENTAIRE’’ avec deux volets: Un volet sanitaire lié aux mesures de prévention contre le COVID-19, et un volet alimentaire lié aux mesures de productions agroalimentaires en plusieurs points:
- Décréter l’opération spéciale ‘‘COVID 19/CRISE ALIMENTAIRE’’ dotée de moyens pour booster les productions agricoles tout en faisant respecter de manière stricte et scrupuleuse toutes les mesures édictées par les pouvoirs publics pour faire face au COVID-19.
- Réquisitionner et engager à la production, tout ce qui est facteur de production sur le territoire national: terres, semences, engrais, tracteurs. Qu’ils soient stockés en usine, exposés en vente ou stockés chez des particuliers.
- Instruire et engager les collectivités locales à identifier et mettre à disposition les terres agricoles disponibles sur leur territoire.
- Engager tous les ingénieurs et techniciens agro-sylvo-pastoraux dans les champs. Le Cameroun a abondamment de techniciens qui malheureusement sont oisifs dans les bureaux.
- Réquisitionner, mobiliser et convertir à la production toutes les ressources matérielles et humaines disponibles des autres secteurs d’activités à l’instar de l’armée.
- Instruire les ministères spécialisés à l’instar de celui de la Recherche, de la santé et autres, à trouver des solutions aux manquements constatés.
- Lancer des appels d’offre internationaux pour se ravitailler en facteurs de production manquants.
- Etablir et imposer un rapport entre la production et l’importation de produits vivriers. Pour importer une quantité donnée de riz, il faut en produire une autre quantité de riz ou de compléments alimentaires équivalents. Exemple: le manioc.
« AUX GRANDS MAUX, LES GRANDS REMÈDES »
C’est le prix à payer !
Bernard NJONGA
Président du CRAC