EST : Un projet de transformation du manioc porteur d’espoirs pour Andom

Fruit de la coopération entre le Cameroun et le Japon, le projet Durabilité forêt-savane, station d’Andom, promeut la culture et la transformation du manioc par les producteurs locaux.

Les populations d’Andom sont la plaque tournante de ce projet dont ils sont les principaux acteurs et bénéficiaires.
Dans cette localité située à une cinquantaine de kilomètres de Bertoua, chef-lieu de la région de l’Est Cameroun, la production et la consommation du manioc est une tradition. D’où la pertinence du projet.
Lancé en 2011 et porté par le ministère de la recherche scientifique et de l’innovation, par l’entremise des chercheurs japonais et camerounais de l’Institut de recherche agricole pour le développement (Irad), le projet dénommé «Durabilité forêt-savane» vulgarise de nouvelles variétés de manioc et des techniques améliorées de production, de transformation et de commercialisation efficaces.
Selon Jean Marc Zang, Président du comité de pilotage du projet, la capacité organisationnelle des populations, la forte consommation du manioc et le bitumage de la route nationale N°1 qui ouvre l’accès aux marchés, sont les facteurs motivants qui ont facilité l’adhésion des populations locales au projet.
Transformer
Pour garantir sa pérennité, le projet a mis l’accent sur la construction de bâtiments et l’acquisition de types de machines de transformation facilement gérables par les populations.
Le village Andom bénéficie de quatre aires de séchage et de transformation disposant chacune d’un local équipé d’un kit de machines constitué d’une cossetteuse, d’un broyeur et d’un tamiseur.
La transformation du manioc tient compte des habitudes alimentaires de la localité. Les cossettes séchées sur les aires prévues à cet effet servent à l’obtention de la farine pour consommation; celle-là qui donne la boule de couscous.
Les variétés de manioc améliorées produites à Andom sont adaptées à la production de farine de pâtisserie. Grâce aux broyeurs et  tamiseurs, les populations d’Andom produisent désormais la farine destinée à la production du pain.
Localement, les femmes fabriquent les beignets à base de farine de manioc mélangée à la farine de blé.
Avec plus de 3500 âmes, Andom dispose, d’après les responsables du projet, de près de 2500 hectares de manioc cultivés. Mais, les installations du projet semblent insuffisantes au vu de la demande. «On compte plus de 250 producteurs par site de transformation. Ceci n’est pas facile à gérer. Les quatre aires de séchage du projet deviennent très insuffisantes pour toute la population d’Andom.» déclare M. Nang, Secrétaire général du comité de pilotage du projet. Pour une meilleure organisation, le comité a mis sur pied un calendrier d’occupation des aires de séchage par famille.
Tous les espoirs portent désormais sur la viabilité et la pérennisation de ce projet après 2016, année prévue pour sa fin.

Magloire Biwolé Ondoua

« Nous avons augmenté les surfaces  cultivées »

Mme Safouta Mandari, Vice-présidente du comité de pilotage du projet Durabilité forêt-savane à Andom.

« A Andon, il n’est plus question de sécher le manioc au sol, dans des petits paniers ou encore sur les rochers. Ces endroits recevaient des  poussières, des petits cailloux et même des déjections des bêtes, mettant en péril notre santé. Actuellement, nous séchons le manioc dans de bonnes conditions sur des espaces aménagés.
La farine de manioc était uniquement destinée à la consommation en couscous. Désormais, les femmes et surtout les jeunes s’activent dans la transformation du manioc en cossettes, la fabrication du tapioca et des beignets à base de farine de manioc produite sur place à Andom.  Les formations que nous avons reçues sur différentes méthodes de transformation nous permettent d’avoir une plus-value pour améliorer nos conditions de vie.»

«Nous livrons la farine à la boulangerie»

Monsieur Nang, SG. du comité de pilotage.

« Nous sommes satisfaits des variétés de manioc qui ont été expérimentées et mises à notre disposition à Andom grâce à la coopération japonaise. Plusieurs variétés de semences ont été vulgarisées, ainsi que les techniques de transformation en respect des conditions sanitaires. Avec les populations, la recherche a mis sur pied un réseau de commercialisation fiable. Les partenariats ont été noués avec des institutions telles que le HCR et quelques boulangeries locales de la région de l’Est. Nous avons pour une seule boulangerie à Bertoua une commande journalière de 9 sacs de 100 kg de farine pour pâtisserie. Des tests de qualité ont également été faits dans certaines boulangeries de Yaoundé, ce qui permettra  d’étendre le réseau de commercialisation.»

Propos recueillis par
Magloire Biwolé Ondoua

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