La CONAC dénonce la corruption dans le secteur forestier

Dans son rapport 2013 publié récemment, la Commission nationale anti corruption met à nu le racket des transporteurs par les contrôleurs du ministère en charge des forêts.

L’axe Beka-Lom-Kousseri est nommément cité dans le rapport public de la Commission nationale anti corruption (Conac). Cette route qui traverse le grand nord Cameroun sur toute sa hauteur est devenue un cimetière pour l’éthique professionnelle. La corruption s’y porte bien.
« Le racket perdure dans les points de contrôle du Minfof à partir de Beka-Lom, premier poste de contrôle de la région de l’Adamaoua, jusqu’à Kousseri, en passant par Ngaoundéré, Garoua et Maroua. Des sommes de 20 000 FCFA à 80 000 FCFA par camion sont exigées par les agents de contrôle du Minfof.» apprend-on dans le rapport de la Conac sur l’état de la lutte contre la corruption au Cameroun.

Cimetière de l’éthique

Les résultats de la mission de suivi de la mise en œuvre du Projet intégré de lutte contre la corruption (PILCC) dans le sous-secteur forêt et faune instruit par le Ministre des forêts et de la faune en 2013 confirme les pratiques de corruption très usuelles des contrôleurs forestiers. Le grand nord est la zone où le racket des transporteurs est le plus important.
Les transporteurs sont les vaches à lait de tous les agents publics présents sur la route. Ils sont aussi rackettés par les policiers et les gendarmes. La Conac relève que  les rackets sont systématiquement faits par les gendarmes et les policiers sur les camions transportant les bois débités issus des forêts communautaires et les produits forestiers non ligneux. Cet état des choses a un impact important sur les communautés détentrices des forêts communautaires qui n’arrivent pas à dégager les bénéfices de l’exploitation de leurs forêts.

Ghislain Fomou
Source : CONAC, Rapport sur l’état de la lutte contre la corruption au Cameroun en 2013.

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