La saison sèche amplifie le fléau des feux de brousse et des conflits.
C’est devenu comme une tradition. Dans la région de l’Ouest Cameroun et particulièrement dans le département du Noun, grande zone d’agriculture et d’élevage de transhumance, il ne se passe pas une saison sèche sans qu’on recense des feux de brousse qui ravagent tout sur leur passage.
Très redoutés par les agriculteurs compte tenu de leurs dégâts sur le couvert végétal, les feux de brousse sont malheureusement le moyen choisi par les éleveurs transhumants pour précipiter les nouvelles repousses d’herbes.
Les pyromanes choisissent souvent la nuit pour passer à l’acte.
Dans la majeure partie des cas, le feu échappe au contrôle de son auteur et se propage à grande vitesse hors des zones ciblées détruisant palmiers à huile, plantains et autres cultures vivrières dans les champs.Pour protéger leurs parcelles, certains agriculteurs, principales victimes, créent des pare-feu tout autour des champs. Ce sont des sortes de pistes ayant au moins 2 mètres de large défrichées et sarclées de façon à faire apparaître la terre ferme.
Même dans les bas-fonds
Epargnés des feux de brousse, les bas-fonds sont le lit d’autres conflits. En saison sèche, ces zones sont peu inondées. On y assiste à des batailles farouches entre agriculteurs et éleveurs nomades à la recherche de points d’eau. Ainsi, l’eau qui sert à l’arrosage des cultures maraichères sert également à l’abreuvement du bétail. Et très souvent, après avoir vidé les réserves d’eau, ces animaux ne résistent pas à la tentation et à l’attraction que leur offre la fraicheur des légumes et des potagers à l’entour. Arrivent alors des batailles farouches entre agriculteurs et bergers.
Les plaintes continuent de se multiplier à cette période chez les autorités traditionnelles et administratives du département. Dans la plupart des cas les solutions ne sont que temporaires.
Paulin Yves Njikam