On parle peu ou pas du tout d’eux, ces femmes et ces hommes qui, avec machettes et houes, dans des conditions extrêmement difficiles, travaillent pour la production agro pastorale : les ouvriers agricoles et les bergers.
A défaut des adultes, on emploie même les enfants comme ouvriers agricoles.
Ils sont pourtant indispensables et c’est avec raison qu’un responsable d’une exploitation à Foumbot, Rodrigue C Kamga, s’inquiète : « si tous les jeunes deviennent des moto taximen l’agriculture est finie car la mécanisation ne peut pas tout faire »
Sauver le métier d’ouvrier agricole
Qu’est-il fait pour rationaliser ce métier ? Apparemment rien. Ils sont indispensables dans la production, mais ne bénéficient d’aucun regard sympathique, ces jeunes venus de l’Est, de l’Extrême Nord, du Nord Ouest… pour travailler dans les exploitations d’ananas à Awaé, ces femmes qui un peu partout à l’Ouest doivent quitter leurs enfants et leur mari pour travailler comme ouvrières dans des exploitations des autres, à des dizaines de kilomètres, ces bergers du grand nord qui doivent passer les ¾ de l’année loin de leurs enfants et épouses sont des générations sacrifiées.
Martin Nzegang